A la découverte du métier de médiateur santé avec Ray SAMBEJA
La médiation en santé est un outil adapté aux spécificités des populations qui n’ont pas accès aux droits, à la prévention et aux soins. L’objectif du médiateur en santé est de faciliter leur accès dans le système de droit commun.
RILDRICK RAY SAMBEJA est salarié à l’APAJH Guyane depuis 10 ans. Il occupe le poste de médiateur culturel au Pôle APAJH Maroni.
En quoi consiste ton métier ?
RAY : J’accompagne les professionnels médico-sociaux qui ne parlent pas le bushi-tongo, dans
leurs activités et leurs missions. Je suis là pour faciliter les échanges entre la structure et la personne en situation de handicap. Aujourd’hui, en tant que jeune diplômé en médiation – santé, mon champ de compétences s’est élargi. Je peux intervenir seul auprès des personnes éloignées
du système de santé. Je les accompagne dans l’accès aux droits et aux soins.
Quel est ton parcours ?
RAY : J’étais médiateur aux PEP avant d’arriver à l’APAJH. Au fil des années, je me suis formé sur
le terrain. Aujourd’hui, mon diplôme me permet de couronner le tout.
Qu’est ce qui te plaît dans ce métier ?
RAY : Ce que j’aime ce sont les rencontres. Au quotidien je rencontre des personnes en situation
de handicap qui ont parfois un lourd vécu, je rencontre leur famille, mais aussi des professionnels
auprès de qui j’apprends beaucoup. Je ne suis pas un spécialiste du handicap mais à force de travailler avec mes collègues psychologues, assistants sociaux, psychomotriciens et autres, je m’enrichis.
Quelles sont les qualités pour exercer le métier de médiateur ?
RAY : Il faut savoir s’adapter car on est face à de nombreuses situations. Certaines sont plus compliquées que d’autres. Il faut s’adapter à la manière de travailler de chacun. Par exemple,
d’un assistant social à un autre, la façon de gérer une situation est totalement différente.
Quelle est la particularité de ton métier ?
RAY : Je travaille principalement avec la population Bushi-Nengé donc la compétence culturelle est primordiale, que ça soit pour connaître les personnes que j’accompagne ou encore pour gagner leur confiance. D’ailleurs, à travers cette médiation, de nombreux usagers me disent que d’une manière générale, ils font confiance à l’APAJH. C’est une structure qui est quand même là pour les accompagner dans leur quotidien. Ils se sentent rassurés qu’on mette à leur disposition quelqu’un qui parle leur langue, qui les comprend et qui a la même culture qu’eux.
Comment allier culture et santé ?
RAY : Depuis plusieurs années, j’assure une formation de sensibilisation auprès des nouveaux arrivants. J’interviens largement sur la culture, la manière de vivre, la représentation du handicap, les habitudes et les croyances des Bushi- Nengé. Ces informations permettent aux professionnels médico-sociaux qui viennent parfois de très loin, de préparer au mieux leur accompagnement.
Parle-nous de ta formation
RAY : Il s’agit d’une formation de 6 mois pour obtenir un diplôme universitaire de Médiateur en Santé. Chaque mois, je me rendais à Cayenne pour suivre une semaine intense de cours. Toutes les
personnes qui ont suivi cette formation étaient comme moi des médiateurs déjà en poste. Ce qui m’a marqué, c’est vraiment le fait d’avoir été dans le concret. J’ai eu des échanges d’expériences avec mes camarades. J’ai réalisé un stage de 2 semaines à l’HAD (Hospitalisation à Domicile), où j’ai été au plus près du secteur médical et j’ai pu démontrer l’importance d’un médiateur. Le poste a d’ailleurs été créé depuis mon départ.
Que conseillerais-tu à quelqu’un qui souhaite faire ce métier ?
RAY : Je conseille tout d’abord de se former. Ce nouveau Diplôme Universitaire est très complet. Mon 2ème conseil serait d’aimer le social. C’est la base du métier et pour accompagner des personnes en situation de handicap ou en fin de vie comme à l’HAD, on ne peut pas s’en passer.